Commentde fait ne pas se souvenir de la peste noire au cours du XIVe siècle, avec ses rumeurs nauséabondes, répandant le bruit que les Juifs étaient les émissaires de Satan pour expier la faute de pseudo-chrétiens, cette rumeur nauséabonde conduisit les mêmes «religieux», ces pseudo-chrétiens à les expulser. Ils décidèrent parfois de les massacrer, de
Sivous connaissez cette expression, vous savez sans doute que le bouc émissaire est un individu à qui on fait porter la faute pour les autres. C’est celui que l’on déclare coupable. Cependant, vous ignorez peut-être que cette expression est empruntée à la Bible. Voyons un peu de quoi il s’agit au juste.
EVxbLK. 1Il y aura un centième anniversaire de L'union Européenne", a assuré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, lors des célébrations des 60 ans de la signature du traité de Rome, le 25 mars dernier. Une affirmation destinée sans doute à conjurer les inquiétudes sur la solidité de la construction européenne... La question de la pérennité de ce grand projet d'après-guerre se pose avec plus de gravité que jamais tant l'Union est assaillie de menaces. 2Les périls extérieurs s'accumulent. La Russie agressive de Poutine fait ressurgir une pression militaire aux frontières de l'Union. Mais à la différence de l'époque de la guerre froide, l'allié américain n'est pas au rendez-vous. Pour la première fois, le Président des Etats-Unis est ouvertement hostile à la construction européenne. Ce même Président est décidé à faire prévaloir les intérêts commerciaux de court terme de son pays, au risque de déclencher une escalade protectionniste. Parallèlement aux logiques de puissance déployées par les grands Etats, l'Union doit aussi faire face à la menace diffuse du terrorisme islamique, et aux conséquences du délitement des Etats syrien, irakien et libyen, auquel elle assiste impuissante. 3Pourtant, le plus grand danger vient de l'intérieur. Ironie du calendrier quelques jours avant la célébration du soixantième anniversaire de l'acte inaugural de la construction européenne, le Parlement de Westminster donnait son feu vert à Theresa May pour entamer les négociations du Brexit. L'Union, qui n'avait cessé jusqu'à présent de s'élargir, va pour la première fois s'amputer d'un membre. 4Ce précédent enhardit tous ceux qui voient dans l'affranchissement du "joug de Bruxelles" la solution miracle. A commencer par le Front national en France, pour qui la sortie de l'euro ouvrirait au pays les portes de la rédemption économique. 5Marine Le Pen voudrait nous faire croire que le remplacement de l'euro par un franc déprécié conduirait à un sursaut productif. Rien n'est moins sûr. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il entraînerait une forte baisse du pouvoir d'achat des ménages, une escalade des taux d'intérêt et des difficultés financières inextricables pour nombre d'entreprises. Et quand elle promet l'abolition de la contrainte budgétaire grâce à la souveraineté monétaire retrouvée, elle oublie que la confiance dans la monnaie est un acquis précieux et fragile. 6Mais qu'importe si la solution miracle est un miroir aux alouettes. Les voix de ceux qui mettent en garde contre les effets délétères d'une sortie, que ce soit de l'Union européenne ou de l'euro, ne portent pas. La parole des experts est devenue inaudible, car il faudrait pouvoir opposer aux populistes autre chose que leur propre copie annotée en rouge. Bouc émissaire idéal 7L'Europe est un bouc émissaire idéal, qui tend le bâton pour se faire battre. Car elle non plus ne tient pas ses promesses. La promesse de prospérité s'est fracassée sur la crise de la zone euro et la longue agonie économique de la Grèce. Peu importe qui - des décideurs européens ayant admis la Grèce dans l'euro, des dirigeants grecs qui ont gaspillé la manne européenne, ou de la "Troïka" qui a géré la crise - est le plus coupable du désastre. La responsabilité est certainement partagée, mais le résultat - la crise la plus sévère qu'ait jamais connue une économie développée - est désastreux pour l'Europe. D'autant que d'autres pays de la zone euro souffrent depuis des années d'une croissance anémique et d'un sous-emploi durable. 8L'Union n'est pas plus brillante quand il s'agit de défendre ses valeurs. Les grands principes d'accueil, d'humanité, de respect des droits humains ont sombré en Méditerranée, avec les migrants morts en mer, ou ont été oubliés dans des camps aux portes de l'Europe. Les valeurs d'unité sont mises à mal chaque jour par les divisions entre pays qui condamnent l'Union à l'impuissance. Or si l'UE n'apporte pas la preuve qu'elle peut tenir ses promesses de prospérité et qu'elle sait défendre ses valeurs humanistes, elle disparaîtra. Dût-elle céder la place à un chaos bien pire. Le pire des régimes... 9Mais soyons justes ce n'est pas l'Union elle-même qu'il faut incriminer, car elle n'est pas un sujet politique. Ce sont les Etats membres qui en tiennent les rênes. La crise a encore accentué le glissement du pouvoir des institutions incarnant l'intérêt communautaire la Commission et le Parlement européens vers les enceintes intergouvernementales le Conseil. 10C'est à nos dirigeants qu'incombe la responsabilité de convaincre les peuples que leur avenir passe par l'unité. En particulier aux dirigeants français et allemands dont l'accord demeure le préalable à toute avancée substantielle en Europe. Espérons que les élections, le mois prochain en France, cet automne en Allemagne, feront sortir des urnes des responsables politiques conscients de la gravité du moment, armés d'une vision claire et prêts à un dialogue de fond. 11La voie qu'ils prendront n'est pas tracée. Elle sera faite de compromis. Le futur désirable est loin de faire l'unanimité entre les Vingt-Sept, ce qui imposera sans doute d'avancer en groupes plus restreints, peut-être variables selon les sujets. Il n'y aura pas de grand soir européen, mais l'immobilisme n'est plus une option. L'Union doit se donner les moyens d'agir dans un contexte difficile et changeant, malgré les divergences multiples entre les intérêts des Etats qui la composent. Il lui faut pour cela une capacité de décision collective et des ressources pour remplir ses objectifs. Ces pouvoirs, pour être acceptés par les citoyens, doivent être soumis au contrôle démocratique. La démocratie dont Churchill disait qu'elle est "le pire des régimes, à l'exception de tous les autres". Une maxime que l'Union ne renierait pas...
Pas facile de s’attaquer à un texte de Bernard-Marie Koltès. Un géant incontournable du théâtre français des années 1980 et 1990. Mais aussi l’auteur d’une langue si pure et originale qu’elle est souvent complexe à mettre en scène. Ces dernières années, le dramaturge a été moins joué sur les plateaux de France. Serait-ce l’impression laissée par son complice, le metteur en scène Patrice Chéreau, fondateur du théâtre des Amandiers, d’avoir tant sublimé les pièces du dramaturge ?Ludovic Lagarde n’a pas froid aux yeux. Après sa comédie glaçante La Collection, de Harold Pinter avec notamment Mathieu Amalric, Micha Lescot et Laurent Poitrenaux et les pièces d’Olivier Cadiot telles que LeColonel des Zouaves, le metteur en scène s’attaque à une œuvre emblématique de Bernard-Marie Koltès Quai Ouest, que Chéreau a sublimé il y a 35 ans aux Amandiers. Je ne me sens pas empesé par l’histoire », confie-t-il quand on évoque avec lui les années Koltès-Chéreau. Le résultat, magistral, donne froid dans le dos. Un hangar désaffecté près du fleuve et des ombres qui rôdent… Ludovic Lagarde revient à la source de Bernard-Marie Koltès avec une troupe enfiévrée et convaincante, notamment Dominique Reymond magnifique Cécile, Christèle Tual cruelle Monique, Micha Lescot Charles et Laurent Poitrenaux Koch. Une langue poétique et crue portée par une magnifique scénographie autour d’un hangar désaffecté et hantée par la recherche du bouc émissaire. Point L’histoire de Quai Ouest » prend sa source dans un voyage de Bernard-Marie Koltès à New York en 1981…Ludovic Lagarde Oui, c’est l’histoire d’un homme qui s’appelle Maurice Koch, administrateur de biens et qui a ruiné le fonds qu’il gérait. Plutôt que de se rendre au conseil d’administration pour annoncer la mauvaise nouvelle, il se fait conduire par sa secrétaire, Monique, à bord d’une Jaguar, sur les quais du fleuve, dans des hangars abandonnés la nuit, pour s’y suicider. Là, il tombe sur une faune de gens qui traînent là. Koltès dit que c’est l’histoire de la désagrégation d’un milieu par un corps étranger. Tous les gens qui vivent là, que ce soit la famille d’immigrés sud-américains, le jeune voyou ou le réfugié d’origine africaine, sont au bout du quai socialement et rêvent d’un ailleurs possible. Ils vont se déchirer au contact de cet homme Koltès s’est inspiré d’un lieu marginal et mythique de New York dans les années 1970, le Pier 52…Il en parle dans ses lettres parues aux éditions Minuit. Il se fait conduire une nuit dans ce fameux hangar au bord du fleuve de l’Hudson, à New York. Un lieu de rencontres nocturnes, interlopes, où se côtoyait une partie de la communauté gay et des trafiquants de drogue. Ce mélange de populations diverses, du financier de l’Upper East Side au jeune drogué, le frappe. Il est fasciné par ce lieu effrayant, mystérieux et magique. Il y a presque une LIRE AUSSIGardiens de musée, GPA et tragédies 12 pièces de théâtre à voirComment avez-vous représenté le hangar du quai ?La scénographie est la grande gageure de cette pièce. Koltès parle d’un hangar et complique les choses en indiquant que cela se passe tantôt au bord de l’eau, tantôt sur la jetée, tant sur une autoroute abandonnée attenante… J’ai vraiment voulu représenter le hangar comme un personnage à part entière, un lieu qui génère l’histoire et d’où surgissent les quoi Quai Ouest » nous parle-t-il en 2021 ?C’est une pièce très riche et touchante qui brasse des questions universelles. Il y a des histoires de générations qui se confrontent, des rêves de liberté, des enfermements. C’est une pièce qui travaille beaucoup la question du bouc émissaire. Chacun dans sa souffrance va trouver une excuse pour trouver un bouc émissaire chez l’autre. C’est quelque chose qui résonne malheureusement encore aujourd’hui avec l’actualité politique française. C’est un thème cher à Éric point de vue historique, ce qui m’intéresse beaucoup aussi, c’est ce tournant des années 1980 d’où écrit Koltès. Une époque passionnante. On le voit à travers le personnage de Koch, c’est encore le capitalisme à l’ancienne. Puis arrive une nouvelle phase du capitalisme, le capitalisme financier, etc., les stock-options, les actionnaires, les tradeurs… Chez nous, on le voit très bien, en 1983 avec le tournant de la rigueur du président Mitterrand puis les années Tapie, les années finances. C’est ce moment-là où s’invente l’époque que nous avons traversée depuis presque quarante ans et qui vient à nouveau échouer aujourd’hui. On voit bien que face à toutes les questions climatiques, sanitaires, économiques, de justice, on voit bien que là, c’est la fin de ce système. La pièce témoigne de ce tournant historique. Pratiquement toutes les scènes contiennent du troc, un business. C’est presque comme si le langage du commerce venait contaminer finalement les relations humaines, sentimentales et sociales. D’ailleurs, ensuite Koltès va ramasser cette question dans sa pièce suivante, Dans la solitude des champs de coton, qui devient le dialogue entre un dealeur et un place tient Koltès au sein du théâtre français ?Dans Quai Ouest, il y a une débauche. Quelque chose de baroque. Il y a l’influence du cinéma, de la littérature. C’est une sorte de pièce-livre, qui oscille aux bords du théâtre. Comme un fleuve qui sort de son lit en permanence, y revient, qui tente des choses. Koltès cherche à aller plus loin que le théâtre. Il est et reste un dramaturge incontournable. Son écriture est du côté du poème et de la littérature. Elle s’inscrit dans une tradition française, si on remonte à Jean Genet, à Paul Claudel ou à Jean Racine. Le théâtre français a cette particularité d’être du côté de la langue. Ce n’est pas le cas de toutes les traditions théâtrales. Koltès perpétue une tradition littéraire et poétique. Il la rénove, la réinvente avec un côté un peu rimbaldien qui continue de fasciner aujourd’hui. Quai Ouest », mise en scène de Ludovic Lagardère. Jusqu’au 9 octobre au TNB, à Rennes, puis à Poitiers, Albi, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Arras-Douai, et du 3 au 19 février 2021 aux Amandiers, à LIRE AUSSISéphora Pondi et Claïna Clavaron, les nouveaux talents de la Comédie-Française
Publié le 1 avr. 2016 à 101Mis à jour le 6 août 2019 à 000Ne pas être le bouc émissaire. A la Commission européenne, personne n'entend nier les difficultés que traverse le secteur laitier. Mais le Brussels bashing » ne passe pas. Accuser la Commission est tentant, dans les pays du sud de l'Europe, à l'heure où le commissaire européen à l'Agriculture, Phil Hogan, est un Irlandais, donc facilement soupçonné d' ultralibéralisme ». Ce n'est pas la Commission européenne qui a décidé de la fin des quotas, mais les Etats membres », objecte un officiel, qui ajoute qu'en réalité, celui que certains accusent de non-interventionnisme dogmatique ne fait rien d'autre qu'intervenir ».La preuve les décisions des conseils européens de septembre et de mars dernier ont permis non seulement le déblocage de soutiens financiers à la filière, mais également une nouvelle flexibilité, rendant possible le rétablissement temporaire d'un contrôle de la production. Une mesure nouvelle, dont les modalités pratiques sont en train d'être définies dans les bureaux de la Commission. En outre, il a été acté, début mars, que sur l'enveloppe de 500 millions d'euros débloquée en septembre, les fonds non encore dépensés par les Etats membres pourraient être utilisés afin d'encourager les éleveurs à produire autant, Bruxelles n'ira pas plus loin dans l'interventionnisme. Pas la moindre nostalgie, ici, de la période des quotas. L'exécutif européen préfère donc exhiber une stratégie globale visant à affronter le choc de la concurrence plutôt que de l'éviter. Des réflexions sont en cours sur les possibilités de stockage du lait ou sur les façons de mieux organiser la filière. L'idée serait en particulier d'encourager les producteurs à se fédérer pour renforcer leur capacité de négociation face à la grande distribution. Un groupe de travail doit également apporter des propositions pour, notamment, renforcer la transparence sur le marché et développer des outils financiers permettant aux producteurs de se prémunir contre les Bruxelles veut aller chercher de nouveaux débouchés à l'export pour la filière européenne. Cela passe, en particulier, par une enveloppe de 111 millions d'euros pour 2016, destinée à la promotion des produits agricoles, avec le slogan Enjoy, it's from Europe ». Quant au VRP Phil Hogan, il était récemment en Colombie et au Mexique, et enchaînera bientôt avec un déplacement au affronter la montée des incertitudes ?Inflation, hausse des taux d’intérêt, Ukraine et maintenant incertitude politique, les chocs se multiplient. Pour évoluer dans un environnement de plus en plus complexe, l’expertise de la rédaction des Echos est précieuse. Chaque jour, nos enquêtes, analyses, chroniques et édito accompagnent nos abonnés, les aident à comprendre les changements qui transforment notre monde et les préparent à prendre les meilleures découvre les offres
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